Comédienne touche-à-tout, Eva Rami revient seule en scène avec son second spectacle « T’es toi ». Inspirée de son parcours personnel et professionnel, la pétillante Niçoise incarne une vingtaine de personnages pour retracer ses débuts en tant que comédienne. Elle sera au théâtre de l’Acthalia du jeudi 11 au dimanche 14.
Comment avez-vous choisi le seul en scène pour ce récit autobiographique ?
Eva Rami : Mon premier amour est le café-théâtre. Petite, j’ai un souvenir d’Élie Kakou dans une émission qu’il présentait avec des enfants de sa compagnie qui s’appelait les Sales Gosses. J’avais vu un reportage là-dessus et à partir de là, j’ai eu un coup de coeur pour ce jeu théâtral et cela ne m’a jamais quittée. Adolescente, j’ai eu envie de me replonger dans ce théâtre, lorsque j’ai quitté les collines niçoises où j’ai vécu. Le café-théâtre est resté ancré en moi, mais j’ai voulu approfondir mes connaissances en allant au conservatoire de Nice pour avoir une formation classique contemporaine pour ne pas toucher uniquement le domaine du rire. À mon arrivée à celui de Paris, il y avait un projet à mener à bien et je me suis dit que c’était le cadre rêvé pour le seul en scène que j’ai toujours eu envie de faire.
Comment s’est déroulée l’écriture ?
Cette entière liberté m’a beaucoup attirée et je me suis dit que c’était l’occasion ou jamais d’écrire quelque chose que jusqu’ici on ne m’avait pas donné l’opportunité de jouer. J’étais maître de dire ce que je voulais, de la manière dont je le souhaitais, et de créer des personnages loufoques ou hystériques. Cela m’a permis de m’offrir toute une palette d’émotions qui me manquaient.
Justement, une vingtaine de personnages sont présents dans ce spectacle. Comment vous y préparez-vous ?
Mes formations de clown et de masque m’ont beaucoup aidée. Dans ces deux disciplines, il y a une transformation de la voix et du corps, pour s’approprier une attitude ou une facette de la personnalité du personnage. Je me suis également inspirée du comédien Philippe Caubère dans sa façon de passer d’un rôle à un autre. C’est à la fois drôle, émouvant, touchant… On passe par plein d’émotions et c’est là que j’ai voulu situer « T’es toi ». C’était un challenge d’interpréter des gens de ma famille ou de mon entourage professionnel et de les faire dialoguer.
Le rire est-il important pour vous ?
J’ai eu envie de faire ce métier pour cela. Petite, j’avais ce plaisir dans la cour de récréation de faire rire les copains quitte à inventer des histoires absurdes pour leur décrocher un sourire. C’est une réaction immédiate, on sait qu’on n’ennuie pas les gens donc c’est aussi rassurant. À mesure que j’écrivais, je me rendais compte que ce n’était pas tout le temps drôle et qu’il faudrait l’assumer jusqu’au bout.
Votre ancien professeur Marc Ernotte s’est chargé de la mise en scène. Comment s’est nouée cette collaboration ?
Pour le premier spectacle « Vole ! », j’ai très vite eu le besoin d’avoir un oeil extérieur et c’est pour ça que j’ai fait appel à lui. C’est quelqu’un avec qui je savais que je pouvais travailler dans la bienveillance, délivrer mon texte sans pudeur et qui pouvait m’accompagner sur ce projet. Il m’a aidée à prendre du recul sur certains points notamment pour grossir les traits de personnages. Il m’a encouragée à m’amuser avec eux pour que je prenne plaisir à leur donner vie.
Est-ce que la direction de comédiens vous intéresserait à l’avenir ?
Oui, beaucoup. J’ai participé à des créations collectives pour lesquelles on mettait en scène tour à tour. Pour le moment le métier de comédienne me prend beaucoup de temps d’autant que je participe à d’autres spectacles avec trois collectifs. Au fond de moi, je sais que j’y viendrai à un moment donné.
Est-ce que vous seriez partante pour un troisième volet ?
Je continue toujours d’écrire et s’il y a un thème qui ressort plus, peut-être que cela me donnera l’envie de le développer. Mais si je n’en ai pas envie, je ne me forcerai pas à le faire.
Du jeudi 11 au samedi 13 à 21 heures Dimanche 14 à 17 heures Théâtre de l’Acthalia 105 Grande Rue Contact : 06 10 53 38 40 Tarifs : de 12 à 15 euros
Rédaction et interveiw: Lysiane Tréguier
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